Paris a changé d'ère et tout particulièrement du côté Pajol

Après avoir vécu à Rillieux-la-Pape jusqu'à l'âge de 22 ans, je suis "monté à Paris" comme on disait pour finir mes études et commencer à travailler en débarquant d'abord à Saint Ouen avec très belle vue sur le 18ème et la face Nord de Montmartre. Un an après en 1991 j'ai débarqué dans le 18ème au 65 rue Pajol pour tomber amoureux de Paname et du 18ème. Lors de l'inauguration de  l'esplanade Nathalie Sarraute, la bibliothèque Vaclav Havel et l'auberge de jeunesse Yves Robert, que de souvenirs me sont remontés à la surface dans ce quartier et dans cette "colocation étudiante" partagée avec plein de copains dont notamment Régis Juanico ou Jean-Vincent Placé et les premières années de la vie de mon couple qui a 20 ans ! Il y a beaucoup de quartiers avec des restos sympas et des communautés différentes, mais là j'en connais peu avec une telle diversité. Quand on est jeune et étudiant, avoir le choix entre indien, pakistanais, turc (et un très bon !), chinois, grecs, thailandais, africains, a permis d'appréhender par le côté le plus sympathique ce que la ville Monde veut dire. La vie quotidienne y était moins chère que dans beaucoup d'endroits. Le marché de l'Olive est sympathique avec ce bout de zone piétonne si rare à Paname. C'est d'ailleurs en habitant là que j'ai rejoins le PS du 18ème via la section Chapelle Goutte d'Or. A ce moment là j'y croise Daniel Vaillant, Claudine Bouygues et Annick Lepetit, mais aussi Danièle Simmonet et François Delapierre venus se faire leurs premières armes politiques. Si j'adore ce quartier, les questions de trafic de crack ont largement pollué la vie de ce quartier au milieu des années 90 et avec bien des moments difficiles à vivre. Il y avait quelques squats totalement sordides et des rassemblements de crackers très impressionnants qui naviguaient entre Stalingrad, la rue d'Aubervilliers et Marx Dormoy. C'est d'ailleurs un cambriolage assez traumatisant qui nous fera alors quitter ce quartier et même momentanément Paris de 1995 à 1997, avant de revenir une station de la ligne 12 plus loin à la Goutte d'Or. 

Ce temps écoulé permet de mesurer le changement radical que la gauche a fait subir en bien à ce quartier enclavé, l'un des moins chers de Paris sur le plan immobilier. Le 104 côté 19ème, les jardins d'éole et tous ces aménagements dédiés en grande partie à la jeunesse (gymnase, bibliothèque, bars, auberges de jeunesse, logements étudiants) sont une immense réussite et sans aucun doute la plus belle réussite des mandats de Daniel Vaillant sans compter l'éradication de l'habitat insalubre et il y avait à 2 pas le coin le plus sordide de Paris rue Caillé. Fier de cette équipe qui a fait un si beau boulot. Vivement l'inauguration de l'IUT et de la future grande résidence de co-location solidaire. En tout cas ce quartier de Paris était attachant par sa très grande mixité sociale et culturelle, il va l'être encore plus avec tous ces nouveaux équipements et cette très belle Halle Pajol. La mue du secteur Mac Donald plus au nord s'annonce aussi impressionnante et je ne doute pas que les secteurs Chapelle International, l'arrivée du Campus Condorcet ou encore la gare de Mines et Chapelle Charbon feront de ce secteur du 18ème une réussite urbanistique à l'image de ce que nous avons si bien réussi dans le 13ème arrondissement autour de la ZAC Paris Rive Gauche. Le Paris de demain, celui qui est résolument tourné vers la métropole se construit ici et demain et ce pôle sera demain non seulement un quartier populaire et mixte mais aussi un pôle de création culturelle, un pôle universitaire, un pôle ouvert à toutes les jeunesses, un pôle d'innovation, un pôle qui ne sera plus le bout d'un monde enclavé, mais au contraire le trait d'union avec ce que tout le monde trouvera totalement naturel en 2050 : la métropole du Grand Paris.