Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Didier Guillot

Bonjour et bienvenue ! Ce blog est mon espace d'expression et d'échange politique. Il me permet de rendre des comptes de mon mandat de conseiller de Paris du 18ème arrondissement délégué à l'enseignement supérieur, la recherche et la vie étudiante et Président de l'EIVP. Adhérent de La République En Marche et membre de son comité de pilotage parisien, je suis membre du groupe Démocrates et Progressistes au Conseil de Paris et dans le 18eme. Ce blog me permet également de commenter notre actualité politique nationale et parisienne.N'hésitez pas à réagir, à partager et à participer ! De gauche. Réformiste. Européen. Libéral. Ecologiste. Démocrate. Par ailleurs cycliste, pianiste, pongiste et amoureux de la montagne et des écrins.

Pourquoi je voterai blanc aux Etats Généraux

Bonsoir,

Je vous invite à venir voter demain soir. Venir voter d'abord pour montrer qu'il y a encore des militants socialistes et qu'en dépit du bashing permanent contre l'action des socialistes au pouvoir, il existe encore des militants qui croient en leur parti, en leurs politiques qu'elles soient locales, régionales ou nationales. Voter est pour moi un acte indispensable car là est le principal pouvoir et rôle du militant socialiste.

Je pourrais largement voter pour ce texte, tant il est difficile d'être contre ce texte qui fait figure de plus petit commun dénominateur des socialistes et pourtant, à titre personnel, je viendrais voter blanc demain soir. Pour 4 raisons.

1° Je suis résolument contre la méthode du centralisme démocratique. Je l'étais pendant le règne de Martine Aubry, (qui maintenant ose venir nous parler du nécessaire débat !!!) je n'ai pas de raison d'avoir changé d'avis. Et la méthode qui consiste à balancer un texte unique et à dire il faut le voter ou le voter me parait à des années lumières de ce que devrait être un parti moderne. J'ai passé mon temps à pester lors des conventions de Martine Aubry et bien comme on continue avec cette méthode qui a fait les belles heures du Parti Communiste Français, je vais continuer à pester. Ayant de surcroit quelques souvenirs de la façon dont s'étaient déroulés les Etats généraux des socialistes ouverts aux sympathisants en juin 1993, organisés par Michel Rocard, je peux mesurer à quel point nous sommes loin dans l'innovation démocratique et dans l'invention d'une élaboration collective. Tant que les militants n'auront pas des textes avec des options, des amendements et des versions différentes à voter, je ne pourrais me résoudre à voter pour cette méthode quelque soit le contenu de ce qui nous est proposé.

2° J'avais quelques préventions à l'égard du processus des Etats Généraux. Je n'ai d'ailleurs pas pris part à ces débats pour cette raison. D'abord parce que je trouve curieux de lancer un processus de ce genre sans passer par la case légitimation de l'élection du premier secrétaire par les adhérents. Ce processus dérivé de légitimation me parait curieux d'autant que chacun aura compris qu'il s'agissait d'un double dérivatif. Un dérivatif par rapport à une élection du premier secrétaire qui aurait du passer par la case vote des adhérents et un dérivatif ensuite pour retarder le processus du congrès de quelques mois. Et je l'écris sans esprit de malice parce que je suis profondément convaincu que la majorité des adhérents du PS auraient validé l'élection du premier secrétaire et la ligne politique de la majorité qui gouverne. Je ne crois pas au grand chambardement et au renversement de tables même lors d'un congrès déserté. Je suis même convaincu que les militants du PS sont effectivement partagés par les doutes, les déceptions et les insatisfactions au regard du quinquennat qui s'écoule. Mais que parmi ses insatisfactions, celle qui est la plus forte chez les adhérents reste l'exaspération devant le comportement irresponsable d'une poignée de parlementaires qui a choisi de jouer le sabotage permanent alors que les difficultés politiques sont immenses. Et si les militants peuvent trouver que nous jouons mal sur le terrain, un peu à la manière de l'équipe de France en Afrique du Sud, ils seront encore plus sévères à l'égard des joueurs qui eux ont décidé de tirer des buts contre leur camp. Le carton rouge ne sera pas forcément pour ceux que l'on croit quand viendra l'heure des choix responsables.

3° Ce texte mi chèvre mi chou comme à peu près 90% de nos textes solfériniens, ménage les susceptibilités et surtout n'apporte strictement rien ne nouveau que nous ne sachions, que nous ne partagions et que nous n'avions déjà écrit. Tout cela pour ça ! Relisez la dernière déclaration de principe et vous verrez que c'est une pâle copie de ce texte censé déjà incarner notre carte d'identité du moment. Par ailleurs je me lasse de voir écrire encore et encore des totems pour prendre les adhérents par les symboles alors que nous connaissons nos limites. Faut-il encore écrire que nous ferons le droit de vote des immigrés alors que nous savons parfaitement tous que les conditions politiques pour mettre en oeuvre cette réforme ne sont pas réunies et surtout ne sont pas prêtes de l'être compte tenu de ce qu'est le fond de l'opinion aujourd'hui.

4° Ce texte ne répond pas à des questions pourtant fondamentales dont certaines avaient été posées lors du dernier congrès par notre petite motion 5 :

- Comment donner du sens et de la cohérence à nos politiques publiques nationales, régionales, départementales et municipales quand tant d'élus socialistes locaux croient pouvoir se refaire une petite virginité politique en passant leur temps à taper sur le gouvernement ?

- Que veut dire gouverner dans une économie ouverte avec une Europe que nous avons contribuer à batir et avec un endettement massif qui réduit à néant bien des politiques publiques qui faisaient le bréviaire de notre catéchisme de congrès et programmes ?

- Quel parti voulons nous pour arriver à élaborer dès maintenant les visions et propositions de demain au moment où nous avons épuisé 95% de nos ressources naturelles qu'étaient les grandes lignes de nos programmes à toutes les élections.

- Quelle majorité politique demain quand une part si importante de la gauche a montré à quel point elle était intrinsèquement incapable d'assumer tout pouvoir d'Etat au regard des difficultés énormes qu'elles soient budgétaires ou politiques. La gauche du faire se voit en permanence taclée par la gauche du verbe mais la gauche du faire a montré aussi qu'elle avait une base politique top étroite pour gouverner avec une large assise.

Bref : notre parti doit assumer ses choix et cesser de se cacher derrière ses petits doigts fussent à travers des textes à l'eau de rose pouvant faire plaisir à chacun.

Bon vote mais venez voter.

Didier Guillot

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article